02 Mai Innovation et Technologie : Face au déclin des formes créatives ?
Aujourd’hui dans notre société « technophile », nous sommes chaque jour confronté par l’émergence de nouvelles idées censées révolutionner notre quotidien et de ce fait notre existence. Néanmoins, face à l’ampleur des innovations, certains de ces dispositifs tendraient à affaiblir voire dégrader nos expériences d’utilisateur et notre écosystème. Les « gadgets » technologiques (ex : « I-Watch d’Apple, iPad Pro ») ont su s’intégrer, s’imposer de force dans notre quotidien. Pourquoi ? Quelles sont leurs réelles vertus technologiques ? Pour les entreprises, la nécessité de susciter auprès des consommateurs un besoin parfois secondaire, relève cependant d’un enjeu nécessairement commercial. Par ailleurs, prenons l’exemple du slogan qu’arbore Apple au sujet de ses technologies : « Ceci est une révolution », tend ainsi à démontrer la puissance d’un marchandising bien rodé vantant les mérites d’un produit en réalité banal sur le marché mais considéré par les « Apple addicts » comme une véritable innovation technologique. De nos jours, les innovations reflètent une ère de l’ « arnaque » mettant en péril la légitimité des industries créatives.
Plusieurs problématiques s’ouvre à nous : Qu’est-ce que l’innovation aujourd’hui ? Quelles sont les promesses, perspectives de ces innovations ? Sommes-nous confrontés au déclin des formes créatives et/ou d’innovations ? Dans une quête sempiternelle de la performance et de la compétitivité, de nombreuses entreprises croient encore à la quête des « possibles » malgré cette crise qui opère.
Difficile d’imaginer un instant, que l’innovation rencontre des difficultés ces dernières années. Pourtant, la réalité est effective : « Nous voulions des voitures volantes, et nous avons eu à la place 140 caractères. ». Depuis peu, l’intelligence artificielle stagne allant même jusqu’à rétrograder dans le progrès technologique. Une question : Que recherchons-nous à travers l’innovation ? Nous souhaitons tous pouvoir faire l’acquisition de quelque chose d’exceptionnel sortant ainsi de l’ordinaire par son aspect nouveau, moderne et accessible par tous. La créativité passe avant tout, par cette volonté de révolutionner nos habitudes, nos pratiques en apportant des solutions nouvelles ayant de véritables apports intrinsèques. A l’instar de l’invention de l’ordinateur et de l’apparition d’Internet ces vingt dernières années, la technologie s’apparente aujourd’hui à des successions d’améliorations mineures répondant à une demande effréné du marché. Le rythme de l’innovation est tel, qu’il ne permet plus la réflexion des formes créatives. Confrontés à une économie de l’instantanéité et du rejet permanent, nous répondons pour beaucoup, à des besoins, des tendances spécifiques et immédiates.
Les ordinateurs ont révolutionné nos pratiques numériques collectives. Ils nous apprennent des choses, ils nous enseignent la programmation mais également, ils libèrent tout notre potentiel émancipateur c’est-à-dire dans notre capacité à construire, développer, éveiller notre culture, notre apprentissage de la technologie. Un culte s’est véritablement formé autour de cette technologie qui renferme des milliards d’opportunités à travers l’accès aux données et informations (data, big data) facilement exploitables. Les réseaux sociaux ont amélioré le bien être de nombreux utilisateurs en simplifiant l’interaction entre les individus. Twitter, Facebook etc… s’avèrent être des dispositifs extrêmement efficaces puisqu’ils ont permis entre autre, d’accomplir un vaste plan de développement de liaison communicationnel. Désormais, la technologie est capable de relier, connecter les individus entre eux tout en simplifiant la communication. Pour les industries créatives, il s’agit de peser le pour et le contre et se conformer à la demande ponctuelle des utilisateurs recherchant un produit, un objet, une technologie répondant à un comportement compulsif.
Dans un monde mouvant souvent instable, il est donc préférable de répondre et de s’aligner aux exigences socio-économiques et politiques que les innovations nous imposent. Ainsi, il est particulièrement difficile de prétendre à des promesses visionnaires car on ne saura jamais de quoi sera fait demain. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises innovations, chacune d’elles répondent à un contexte en particulier à savoir, une demande spécifique et déterminée. Toute technologie relève d’une solution adéquate à un problème (social, économique, politique) en particulier.
RB.
Sayal Team
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